Mise à jour situation CED (2018)

Les articles écrits dans cette rubrique datent de 2014 et 2015. Il s’est passé beaucoup de choses depuis, donc une petite rectification s’impose. En très résumé :

Fin 2015, CEDC a été expulsé du bâtiment qui leur était loué par le gouvernement suite à une grosse spéculation immobilière dans la zone où ils étaient installés. Un nouveau centre a donc été construit sur un terrain appartenant à Seiha, la directrice, financé en grande partie par CEDF. Il se situe dans une province au sud de Phnom Penh (Kandal Province) et donc plus loin de la ville. Derniers rebondissements : suite à une mésentente des différents acteurs en France et au Cambodge, CED France a décidé d’arrêter de soutenir le centre de Seiha au Cambodge. L’organisation décrite ci-dessous n’est donc plus du tout valable. Pour plus d’informations, contacter CED France, mais c’est un peu compliqué en ce moment je crois …

Qui s’occupe de quoi ?

Une structure d’accueil pour enfants comme CEDC, ça ne tourne pas tout seul ! Il est indispensable d’avoir du personnel dévoué pour s’occuper et gérer tout ce beau monde et tous ces sous qui se font parfois désirer. Alors voilà un petit aperçu des personnes qui entourent les enfants au jour le jour.

Mme Seiha, la directrice, est la grande gestionnaire du centre : la comptabilité, les formalités administratives pour l’accueil de nouveaux enfants ou le retour de certains dans leur famille, les règles de vie, les problèmes de la vie quotidienne, la communication avec la France, les réunions au ministère, le personnel, l’accueil des bénévoles, etc. Elle a un carnet d’adresses long comme 3 bras, et un numéro de téléphone pour chaque besoin, de l’achat d’une armoire à la location d’un bus pour la journée en passant par le cabinet du ministre !
C’est grâce à elle que le centre a pu ouvrir et qu’il continue de tourner. Elle est entièrement dévouée à son travail et vient tous les jours de la semaine, toute l’année, en ne s’accordant que très peu de vacances. C’est aussi et surtout la maman du centre car elle connaît parfaitement les histoires de tous les enfants et les aime comme ses propres enfants. Tous ont confiance en elle et la respectent énormément, et c’est souvent vers elle que les mains se tendent lorsqu’il s’agit de résoudre un conflit que le reste du personnel n’arrive pas à gérer.

Pour tout ça, elle est fidèlement accompagnée par son mari Chhounny qui lui est d’un grand soutien psychologique lorsqu’il y a des problèmes à régler. Il est un peu l’homme à tout faire du centre : il s’occupe de tous les petits ou gros travaux dans les locaux, mais il est aussi un peu le banquier de la maison, puisque c’est lui qui garde précieusement l’argent de poche des enfants qui viennent donc vers lui lorsqu’ils en ont besoin. À l’instar de Seiha, Chhounny, c’est un peu le papa de la maison, le sage qui ne s’énerve jamais et raisonne un peu Seiha lorsqu’elle est à bout de nerfs. Heureusement, cela arrive rarement !

Il y a ensuite les 3 nounous. Chacune est responsable d’une chambre et d’un certains nombre d’enfants chez les moins de 8 ans. Elles sont présentes 24h/24, 7j/7 et vivent donc en permanence avec les enfants. Elles s’occupent de vérifier que les enfants se lavent bien, que les locaux sont propres, gèrent le service des repas et les temps de sieste, et s’occupent du potager quotidiennement.
Mention spéciale à Nanny Kheng, notre « Nounou fait tout », qui ne s’arrête jamais ! Entre un trou dans un mur à boucher, les poussins à vacciner, le bassin à poissons à vider, le potager à arroser et les enfants à surveiller, c’est à croire qu’elle ne s’accorde pas une pause et n’est jamais fatiguée !

Nous avons aussi une secrétaire, Sophan, et un prof d’anglais, Seyha. Les enfants ont donc 1h de cours d’anglais tous les soirs avec lui, en 2 groupes : les grands (les mêmes que j’avais en français, un groupe de 6 élèves), et tous les autres sauf les plus petits (ce qui fait une classe d’une trentaine d’enfants). Sophan, elle s’occupe de tout ce qui doit se faire informatiquement (mails, tableaux de comptabilité, documents officiels, etc) sous la houlette de Mme. Seiha, et a aussi un rôle important auprès des enfants qui l’aiment beaucoup.

N’oublions pas la cuisinière qui nourrit tout ce beau monde, ainsi que la prof de danse APSARA (danse traditionnelle cambodgienne) qui vient tous les dimanche matin pour 2h de cours avec une partie des enfants.

Et puis enfin, il y a les volontaires, en plus ou moins grand nombre suivant les périodes. Chacun a une mission spécifique un peu différente (cours de français, recherche de subventions, animation, cours de sports, etc), mais tous se retrouvent pour la rédaction des newsletters et des compte-rendus ainsi que pour les activités organisées pour les enfants. À noter que tous les étés, un ou deux groupes de scouts viennent pour aider aux travaux de rénovation du bâtiment qui commence à se faire vieux (il a presque 100 ans !).

AMUR – Au Moins Un Repas

AMUR, c’est pour Au Moins Un Repas. Souvenez-vous, je vous avais partagé leur lettre d’au-revoir au Cambodge fin mars.

Cette association a été créée par Éric et Martial, et parraine collectivement SreyNouch, une des filles de CED, ainsi que deux garçons pris en charge par PIO (People Improvement Organization), une ONG cambodgienne qui tient un centre d’accueil similaire au notre pour 70 enfants au sud de Phnom Penh.

L’objectif est de regrouper des adhérents à l’association en France pour pouvoir supporter le parrainage d’un enfant au Cambodge, puisque parrainer un enfant seul est un gros investissement financier que ne peut pas forcément se permettre tout le monde. Ainsi, des personnes qui souhaitent s’investir et aider des enfants au Cambodge, sans pour autant avoir le budget pour parrainer seul un enfant peuvent le faire grâce à AMUR.

AMUR

De g. à d. : Éric, Martial, Michel, Monique et SreyNouch, leur filleule à CED.

Tous les ans, Éric et Martial viennent passer 3 mois au Cambodge en allant d’un centre à l’autre et en accueillant des amis et adhérents d’AMUR de passage au Cambodge. Dans leurs valises, ils emportent toujours avec eux de quoi apporter une contribution financière à CED et PIO pour des achats alimentaires ou encore des travaux. À CED, ils ont notamment contribué pour moitié à la construction du poulailler, l’achat des poules et de tout le nécessaire pour qu’elles puissent grandir en bonne santé (nourriture, vaccins, etc) ainsi qu’au financement de nombreux autres travaux depuis 2 ans qu’ils soutiennent notre association.

Liens :

Les cours de français à CED

Dans l’article expliquant en quoi consistait ma mission à CED, j’écrivais que la charge de travail était importante, d’autant plus lorsque l’on n’est pas du tout qualifié pour le travail demandé.

À commencer par les cours de français. J’ai donc découvert qu’on ne s’improvise pas prof, encore moins prof de Français Langue Étrangère (FLE), quand on ne parle pas la langue du pays. Imaginez-vous en train d’essayer d’enseigner le français, à des enfants cambodgiens, en anglais, alors qu’ils ne le comprennent qu’à moitié.
Ou au contraire, comme me l’a fait très justement remarquer mon papa, imaginez-vous qu’on veuille vous apprendre le russe, en allemand, alors que vous connaissez à peine et l’alphabet cyrillique et les bases de l’allemand.
Un vrai casse-tête, autant pour les élèves que pour le professeur …

À mon arrivée, on m’a dit que j’aurais 4 groupes de français avec qui je devais faire cours tous les jours. Ça s’est très rapidement réduit à 3h/semaine/groupe, ce qui était déjà bien suffisant !

Le contact est bien passé dès le début avec le groupe des grands (13-16 ans) qui parlent déjà bien anglais, et avec qui la communication est plus facile. Eh oui ! l’avantage est qu’ils comprennent au moins à peu près ce que vous leur demandez de faire ou ce que vous essayez de leur expliquer.
Avec les 2 groupes des moyens (12-14 ans), c’était un peu plus compliqué, surtout avec ceux qui sont arrivés au centre tardivement et qui parlent donc très peu anglais. Heureusement, il y en a quelques uns de motivés et qui se débrouillent mieux en anglais qui tirent le groupe vers l’avant et permettent d’avancer un peu. Ou au moins d’en avoir l’impression …
Enfin, avec les plus petits (8-12 ans), c’est vraiment très compliqué. Déjà, ils ne parlent pas un mot d’anglais et n’en comprennent pas beaucoup plus, mais en plus de ça, ils ne maîtrisent pas du tout notre alphabet. Certains diront que l’écrit n’est pas primordial, sauf que quand soi-même on ne maîtrise pas du tout la langue des élèves (le khmer en l’occurence), on se retrouve très vite limité dans ce que l’on fait. Il faut aussi avouer que je me suis retrouvée assez désemparée face à cette barrière de la langue, encore plus dans les cours de français que dans la vie quotidienne, et que mon imagination m’a fait défaut pour inventer des manières sympas d’apprendre à parler le français.

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Être prof, en fait, ça ne s’improvise pas !

J’ai aussi découvert que des cours, ça se prépare, et que, surtout quand on n’est pas formé, improviser une leçon, ce n’est pas si évident que ça. Sur ce point, mon problème a surtout été lié au fait que mon travail ne consistait pas qu’à faire les cours de français, mais aussi plein d’autres trucs (cf Je fais quoi ?). Résultat, je n’avais pas de temps ou étais trop fatiguée quand j’en avais) pour préparer mes cours. Ce qui m’a à peu près sauvée, c’est que j’ai pris l’habitude de noter après chaque cours dans un cahier ce que l’on avait fait. Cela me permettait d’ouvrir le cahier en question juste avant les cours pour voir ce qu’on avait fait la veille, et de pouvoir reprendre ce travail pour commencer la leçon suivante. Après, c’était un peu à l’arrache, en fonction d’idées que j’avais déjà eues avant, ou qui me venaient pendant le cours.
J’ai bien essayé de me poser pour réfléchir à une structure globale à donner à mes leçons, pour ne pas faire du sur place et aller de l’avant, mais je n’ai jamais réussi à aller au bout de ma réflexion …

J’ai très vite abandonné les cours avec les petits, à cause des difficultés que j’ai déjà exposées plus haut, et aussi du fait que je ne m’entendais pas bien du tout avec eux au début. De plus, il m’a semblé peu perspicace d’essayer de leur apprendre le français alors qu’ils connaissent à peine l’anglais, qui est à mes yeux plus important que le français.
Après ça, j’avais déjà un peu plus de temps pour essayer de préparer des cours, et les choses se sont mieux passées avec les 3 groupes restants, même si ça n’a pas toujours été facile.
À partir de janvier, les cours avec les petits ont été repris par Pauline et Julien, deux volontaires arrivés en renfort. Et puis à partir du mois de février et l’arrivée de Fanny et Nathalie, je n’ai plus eu que le groupe des grands, puisqu’elles ont chacune repris un groupe de moyens.

J’ai donc continué jusqu’à la fin avec le groupe des grands. Au total, une classe de 6 élèves, pas trop trop dure à tenir, et encore … J’imagine le calvaire que ça doit être de tenir une classe de 25 ou 30 collégiens, ou un amphi de 150 étudiants … :O
Cela m’a beaucoup plu, puisque j’avais déjà plus de temps pour réfléchir à ce que j’allais faire avec eux, et en plus de cela, comme je l’ai déjà dit, c’est avec eux que le contact passait le mieux. 🙂
Soyons honnête, je n’ai pour autant réussi qu’une seule fois à préparer un vrai cours digne de ce nom, et cela m’a pris près de 10h pour 6h de cours. Autant vous dire que ça m’a un peu découragée de réitérer l’expérience vu le travail que j’avais à faire à côté de ça …

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Mon groupe des grands au début de l’année qui s’est un peu modifié puisque Soty a quitté le centre en Décembre et Phearak est passé dans le niveau d’en-dessous. De g. à d. : Soty, Lundy, Phearak, SreyNang, SreyPheak, Kimhourng, Pannah et Dimand

Dans les points sur lesquels je me suis attardée, j’ai passé du temps sur la lecture, parce que notre alphabet étant différent du leur, la lecture des mots est déjà un premier obstacle à leur apprentissage. C’est passé par des séances individuelles de lecture de livres pour enfants (j’ai redécouvert « Petit Ours Brun », « Léo et Popi » et « Émilie et Sidonie » avec un grand plaisir !), mais aussi le fait de leur demander d’essayer d’épeler les nouveaux mots appris à chaque séance. Pas toujours facile, mais j’ai senti une progression au fur et à mesure que les mois avançaient ! Et puis c’étaient des exercices qu’ils appréciaient, particulièrement les séances de lecture, beaucoup plus courtes qu’un vrai cours, quand ils avaient un peu la flemme !

Deuxième chose que je n’ai mis en place que tardivement, mais qui a très bien marché, c’est le fait de leur parler français dans la vie quotidienne et le plus souvent possible en cours. J’ai souvent été la première à me plaindre de mes profs d’anglais qui ne nous parlaient que français, mais j’ai trouvé que ce n’est finalement pas si évident de ne leur parler que français (dans mon cas), sachant qu’ils ne le comprennent pas bien. Leur parler en anglais était donc un peu la solution de facilité. Ils étaient en général contents d’essayer de parler avec moi en français, même si ce n’était que pour des petites conversations pas très développées. J’ai vraiment été contente de constater que la plupart du temps, ils sont capables de comprendre ce qu’on leur dit, mais n’arrivent pas à formuler de réponse. Ils répondent alors en anglais, mais comprennent déjà ce qu’on leur dit, c’est une étape de franchie !

Enfin, j’ai essayé de leur apprendre un peu à manier l’outil informatique : recherche internet (ça ils connaissaient déjà à peu près), téléchargement d’images, traitement de texte avec insertion d’images et légendes. N’ayant pas accès à l’informatique à part dans des cafés internet ou des smartphones où ils ne font qu’aller sur Facebook ou Google, je pense que ça ne peut que leur faire du bien de savoir écrire et sauvegarder un document sur un ordinateur. Et puis comme mon ordinateur est en français, ça permet aussi d’apprendre quelques mots !

Je pense (et j’espère !) que j’ai réussi à leur apprendre quelques nouvelles choses et à les faire progresser. En tout cas, j’ai eu l’impression qu’ils s’amélioraient et prenaient confiance en eux au fur et à mesure que l’année avançait. Et ça, ça fait vraiment plaisir !! (Déjà un objectif d’atteint pour cette année !)

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En pleine action pendant un cours avec Raya et SreyNang

La conclusion de tout ça, c’est qu’être prof, vraiment, ça ne s’improvise pas, et que nos chers profs sur qui on passe notre temps à râler de la petite section de maternelle à notre diplôme d’ingénieur (ou autre), font quand même un boulot monstre qu’on n’imagine pas pour préparer leurs cours, bien souvent dénigrés … Alors comme me l’a dit ma gentille maman, peut-être bien que je serai plus indulgente avec mes (plus ou moins) gentils profs en rentrant en France !! 😉

Je fais quoi à CED ?

Alors que j’arrive à la fin de ma mission à CED, il est temps que je vous explique en quoi elle consistait.

À mon arrivée, j’étais la seule volontaire. J’ai donc dû assumer seule tout le travail demandé aux volontaires. Ce travail consiste à donner des cours de français aux enfants (4 groupes x 3 heures/semaine), leur proposer des activités sur leur temps libre, rédiger des compte-rendus bimensuels pour le bureau de l’association en France, des newsletters mensuelles à destination des adhérents et donateurs de CED, ainsi qu’aider la directrice et la secrétaire pour tout ce qui touche à la communication avec la France, pour la rédaction et la réponse aux mails échangés avec CED France et les divers contacts français. Et puis, sans que ça n’ai vraiment été demandé par CEDF, naturellement, on cherche à faire avancer les choses, à trouver des solutions aux choses qui ne vont pas.

Tout ça fait une grosse charge de travail, pas facile à assumer seule, et encore moins quand on débarque dans un pays et une culture dont on ignore tout …
Les 3 premiers mois de travail en solo ont donc été assez compliqués pour moi. De plus, avec tout le travail que j’avais, plus l’adaptation au climat chaud et humide, qui me fatiguait beaucoup, je n’arrivais pas à profiter du temps que j’avais avec les enfants, et n’était pas vraiment à l’aise avec eux.
Les choses se sont heureusement améliorées avec l’arrivée d’autres volontaires à partir de janvier. Nous avons pu nous répartir les tâches, ce qui m’a laissé un peu d’air pour passer plus de temps avec les enfants. J’ai aussi beaucoup appris en observant la façon de faire des autres qui se sont adaptés bien plus rapidement que moi aux enfants et au centre.

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En pleine action pendant un cours de français avec Raya et SreyNang

Je n’ai donc plus eu que trois puis un seul groupe de français (3h par semaine), coordonnais la rédaction de la newsletter et du compte-rendu (rédigés avec tous les volontaires), et participais à l’organisation d’activités. J’ai donc beaucoup plus profité du temps passé avec les enfants, ce qui nous a permis de nous rapprocher et de partager plus de choses ensembles. J’en ai aussi profité pour organiser quelques événements ponctuels, comme des sorties à la médiathèque de l’Institut Français pour des temps de conte ou la projections de courts-métrages au centre pendant toute une après-midi par des français en voyage à travers l’Asie du Sud-Est.

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Pendant la projection de courts-métrages muets par Axelle et Aurélien pour leur projet « Les Toiles Filantes »

Une mission donc avec des tâches très variées, mais aussi très prenantes, d’autant plus que pour tout, il faut prendre en compte que les cambodgiens ne fonctionnent et ne réfléchissent pas du tout comme nous.
C’est d’ailleurs une des plus grandes difficultés que j’ai rencontrées. Sans forcément m’en rendre compte, j’ai très (et trop) souvent été tentée de penser que les choses se passeraient mieux si on faisait comme ci, ou comme ça, comme on le ferait en France. Ainsi, je me suis retrouvée à m’énerver toute seule contre les autres et contre moi-même parce que les choses n’avançaient pas comme je l’aurais aimé. Dans ces moments-là, j’oubliais de me renseigner d’abord sur la manière de faire des cambodgiens, sur leurs traditions, sur leur manière de voir les choses. J’oubliais de leur demander si eux pensaient que ceci ou cela devait être changé ou si au contraire cela leur convenait.

diversité culturelle

Avancer main dans la main malgré nos différences culturelles, bien plus facile à dire qu’à faire en réalité …

Moi qui suis très énergique et impulsive, j’ai souvent dû me rappeler à l’ordre pour prendre tout ça en considération, et malheureusement, c’était souvent trop tard. Il s’agit alors de reprendre les choses depuis le début, en y allant cette fois-ci doucement, étape par étape, sans brusquer les choses ni les gens.

J’ai apprécié l’étendue de mon champ d’action, car cela m’a permis d’aborder des côtés différents de la vie au centre. Cela m’a aussi appris qu’il est très difficile de mener à fond de si nombreuses choses de front, surtout lorsque ce sont des tâches pour lesquelles l’on n’est pas qualifié à la base (l’exemple le plus marquant étant les cours de français).
De plus, moi qui partais en me disant que l’adaptation à la population (sous-entendu à leur mode de fonctionnement) ne devrait pas trop me poser de problèmes, parce que je pensais être assez ouverte d’esprit et tolérante, j’ai été surprise de rencontrer tant de difficultés pour les comprendre. Certainement parce que je pensais que la partie était presque gagnée d’avance …

Dans tous les cas, ces 6 mois passés au centre n’ont pas été les plus faciles de ma vie, loin de là, mais ils ont été très formateurs. Je ne me rends sûrement pas bien compte de toutes les erreurs que j’ai pu faire, ni de tous les changements qui ont eu lieu dans ma manière de voir les choses, mais je ne doute pas que je les découvrirais petit à petit en rentrant en France, et en redécouvrant un peu ma culture ! 🙂

Liens
Les Toiles Filantes, rencontres et projections itinérantes en Asie
Le site de CED

Cartables du monde, pour des nouvelles plus fraîches !

Je dois avouer que je suis un peu (carrément (beaucoup (vraiment (très)))) en retard sur les articles de mon blog … J’essaie de le mettre à jour, mais ça ne va pas aussi vite que j’aimerais, et je ne peux pas tout mettre non plus.

Du coup, pour tout ce qui concerne la vie au centre, les activités faites avec les enfants, ainsi que des infos diverses et variées sur le Cambodge, je vous renvoie vers le site Cartables du monde. Il est tenu à jour quotidiennement (WAOW !!!) par Fanny et Nathalie, 2 autres volontaires de CED, présentes depuis le début du mois de février.

Avant de venir ici, elles ont travaillé avec de nombreuses classes dans des écoles primaires de leur région du sud-ouest de la France. Avec les enfants, elles ont préparé quelques échanges, et surtout, les enfants ont tellement été emballés par leur projet, qu’ils se sont démenés pour faire des beaux de marchés de Noël dont les bénéfices étaient destinés à CED.

Fanny et Nathalie ont donc amené dans leur valise un gros budget de presque 2000€ récolté par ces enfants !! Grâce à ce budget, elles ont pu déjà financer de nombreuses sorties à la piscine, à KidsCity (une grande tour avec plein de jeux, une salle à thème par étage !), et acheter pas mal de nouveaux jeux ou de matériel pour faire des activités manuelles avec les enfants de CED. Elles ont aussi acheté de nouvelles armoires pour le bureau et la salle d’activités, ainsi que des boîtes pour ranger un peu les jeux qui s’éparpillent plutôt très vite. Et puis elles ont encore plein d’idées en tête pour proposer de nouvelles activités aux enfants tous les jours !

Leur site est à destination des enfants qui ont récolté les sous, et les explications sont donc très simples à comprendre, tout en restant très complètes. C’est un très beau site que je vous conseille vraiment d’aller visiter pour avoir une bonne vision de la vie au centre, beaucoup plus complète que ce que je vous donne ici.

Bonne lecture !

Lien : http://cartablesdumonde.jimdo.com/

 

 

Au-revoir AMUR !

Je voulais vous partager aujourd’hui ce texte écrit par Éric et Martial de l’association AMUR.

AMUR, c’est pour Au Moins Un Repas, une association française qui parraine collectivement SreyNouch, une des filles de CED, ainsi que 2 garçons pris en charge par PIO (People Improvement Organization), une ONG cambodgienne qui tient un centre d’accueil similaire au notre pour 70 enfants au sud de Phnom Penh.

Tous les ans, Éric et Martial viennent passer 3 mois au Cambodge en allant d’un centre à l’autre et en accueillant des amis et adhérents d’AMUR de passage au Cambodge. Les 3 mois de 2015 sont terminés, et leur lettre d’au-revoir au Cambodge est très belle et émouvante, je vous laisse la découvrir. :

Nous avons les yeux pleins d’étoiles… Aujourd’hui le ciel est un peu brumeux et voilà que la pluie prend plaisir à apparaître…
2 mois et demi à voir quotidiennement les enfants, les adultes qui les entourent et prennent soin d’eux au quotidien…
L’heure du départ arrive et il n’est jamais agréable ce moment où tout le monde se jette à vos bras en vous demandant « when you back ? »…
Parce que cette fois nous ne reviendrons pas demain.
Tous ces enfants sont des rayons de soleil qui vont chasser la pluie de nos yeux… Peut être pas dès demain, mais une fois les nuages envolés les étoiles vont nous aider à vous faire partager encore cette belle aventure, nous aident à être encore plus forts et combatifs pour vous donner envie de nous rejoindre et vous aussi d’avoir des étoiles…
Je crois que la vie est ainsi faîte… Des moments que l’on adore et d’autres que l’on déteste… Remonter dans l’avion n’est jamais facile.
Merci à tous ceux qui nous soutiennent, tous ceux qui vont le faire, ceux qui partagent des moments ici, avec nous.
Merci aux structures locales pour leur fabuleux boulot…
L’aventure continue…

Merci à vous, Éric, Martial et tous les « AMURiens » pour l’aide que vous nous apportez  et bon courage pour le retour en France, plus que 9 mois à attendre !!

Le site d’AMUR

Le site de PIO

Parce qu’on ne dit jamais non ….

… à un petit don !

logo CED

L’association a toujours besoin de fonds pour permettre aux choses d’avancer. Parce que malheureusement, l’argent, c’est le nerf de la guerre …

Parmi les différents postes de dépenses :

  • La nourriture : c’est le premier poste de dépense, couvert principalement par les parrainages individuels des enfants. Il permet d’avoir 2 repas complets par jour, plus un petit-déjeuner de temps en temps, et un dessert par mois. Le petit-déjeuner est actuellement fourni par une boulangerie qui nous donne presque quotidiennement ses invendus de la veille. Les repas sont tous composés de riz et de légumes, accompagnés de quelques morceaux de viande ou de poisson.
  • L’hygiène : comme chez nous, les dépenses liées à l’hygiène sont constantes : brosses à dents, dentifrices, savon, shampoing, serviettes hygiéniques, serviettes de bain, etc.
  • Les salaires : l’association salarie 8 personnels cambodgiens : la directrice Mme. Seiha, son mari Chhounny qui s’occupe des travaux dans les locaux, la secrétaire (qui donne aussi des cours de khmer aux petits, et a un rôle d’éducatrice auprès des enfants) Sophan, le prof d’anglais Seyha, 2 nounous Nanny Khon et Nanny Kaing, le cuisinier, et un administrateur auprès du ministère des Affaires Sociales.
  • Les factures d’eau et d’électricité : l’eau et l’électricité coûtent de plus en plus cher au Cambodge, et les factures s’élèvent à quelques $100/2 mois pour l’eau, et la même chose pour l’électricité.
  • Les travaux dans les locaux : entre la rénovation du bâtiment qui date des années 1920, les réparations liées aux dégâts de la vie collective et l’achat de matériel nécessaire, la vidange de la fosse septique, l’entretien du potager, du réfectoire, du bassin à poisson et du poulailler, il y a toujours quelque chose à faire !
  • Les activités : une des missions des volontaires est de mettre en place des activités pour les enfants. Mais pour ça, il faut payer les tuk-tuk dès qu’on sort du centre, qui est éloigné de la ville (pour aller à la piscine, faire du sport, ou visiter une expo), acheter régulièrement des perles, de la peinture, des feuilles pour les dessins, etc pour les activités manuelles. Et puis, il s’agit aussi en ce moment d’organiser les salles et le matériel dédié aux activités, c’est à dire acheter des armoires, des caisses et des boîtes pour ranger les jeux, faire imprimer en couleur les photos des puzzles pour que les enfants aient ENFIN un modèle, changer les fauteuils qui vieillissent vite (normal quand ce sont 40 enfants qui les utilisent !), etc.
  • Les anniversaires : depuis le mois de janvier 2015, nous (l’équipe bénévole), avons décidé de fêter les anniversaires des enfants. C’est un moyen de donner aux enfants un jour qui leur est un peu dédié, eux qui vivent constamment en collectivité. Pour fêter ces anniversaires, nous achetons un petit cadeau (max $2) et un bonne pâtisserie pour le roi ou la reine (voire les rois ou les reines) du jour, et un petit goûter pour tout le monde (gâteaux, bonbons ou boissons). Tout ça a un coût, évalué à environ $8/enfant, ce qui donne un montant total d’environ $360/an pour les 42 enfants.
  • Et tout le reste ! C’est à dire toutes les petites dépenses de la vie quotidienne qui font que la vie est plus facile : des nouveaux rangements pour le bureau, des marqueurs et de l’encre pour les cours de français et de khmer, des cartouches d’encre et des feuilles blanches pour l’imprimante, des boîtes de mouchoirs pour les enfants qui se mouchent sinon dans leurs habits, du savon pour le lavage des mains avant le repas. Il faudrait aussi un nouveau tableau blanc pour la salle de classe, réparer quelques plates-formes du  coin repas, ou des tours avec des bonbonnes d’eau pour pouvoir boire facilement toute la journée.

Alors si vous voulez contribuer un peu à l’amélioration des conditions de vie du centre, vous pouvez faire un petit don à CED. Il y a différentes manières de faire :

  • Vous pouvez adhérer à l’association en remplissant le bulletin d’adhésion. Vous pourrez alors prendre part aux décisions lors des assemblées générales. L’adhésion s’élève à 70€/an.
  • Vous pouvez envoyer un chèque à l’adresse suivante. Dans ce cas, il faut aussi remplir le bulletin d’adhésion qui permet de faire un don sans pour autant adhérer.

Cambodge Enfance Développement

Chez Sophie Schmidt

11 Avenue Anatole France

91210 Draveil

  • Vous pouvez faire un don par Paypal en cliquant sur ce lien.
  • Enfin, si vous désirez parrainer un enfant, faites-le savoir à l’association en envoyant un mail à contact@ced-asso.org. CEDF se charge de trouver un parrain ou une marraine à chaque enfant nouvellement accueilli à CEDC. Vous serez alors contacté par CEDF si un nouveau parrainage est nécessaire.

Pour tous vos dons, vous recevrez un reçu fiscal vous donnant droit à une déduction d’impôts.

Si vous souhaitez que votre don soit utilisé pour un poste de dépense particulier (santé, salaires, activités, anniversaires, etc), précisez-le dans votre courrier lorsque vous envoyez votre chèque et votre bulletin d’ahésion, ou si vous optez pour le virement Paypal, envoyez un mail à contact@ced-asso.org, en donnant votre nom et en précisant à quel poste de dépense vous désirez que votre don soit affecté.

MERCI !!

Les Newsletters de CED

Chaque mois, une newsletter est rédigée par les volontaires du centre, dont je fais partie, pour raconter un peu la vie ici aux parrains et marraines des enfants surtout, mais aussi à tous ceux qui désirent suivre l’actualité du centre.

Avant mon arrivée, la newsletter était uniquement constituée de photos légendées sur l’actualité du mois passé. J’ai décidé de lui redonner un coup de jeune en y ajoutant un édito écrit tour à tour par les différents acteurs du centre. Tour à tour, nous nous sommes donc relayés (les volontaires) pour vous donner, à vous, lecteurs, un aperçu de ce que nous pouvons vivre ici au Cambodge.

Pour l’instant, je n’ai reçu que des retours positifs, alors tant mieux ! Cependant, si vous avez des remarques, conseils à nous donner pour la rendre encore plus agréable à lire, ils sont les bienvenus !

Alors je vous souhaite une bonne lecture de ces Newsletters, ici ! 🙂

CED – Cambodge Enfance Développement

CED, c’est le nom de l’association qui gère le centre où j’effectue mon volontariat. En quelques mots, voilà son histoire.

L’association a été fondée en 2002 par un groupe de français venus adopter un (ou plusieurs) enfants dans un orphelinat voisin de celui où je travaillais. Après l’adoption, ils ont eu envie d’aider ces enfants cambodgiens qui ne pouvaient pas être adoptés et restaient au pays dans la misère. Ils ont alors fondé CED, dont le principe était de parrainer les enfants de cet l’orphelinat.

En 2009, comme l’association avait en réserve une grosse somme d’argent, ses responsables ont pris la décision d’ouvrir un centre d’accueil pour enfants. Ils l’ont fait avec l’aide de Mme. Seiha, qui les avait aidés en 2002 pour les adoptions, et elle est devenue la directrice du centre. Elle a tout de suite accueilli 23 enfants puis 1 mois plus tard, 20 de plus, amenant le nombre à une bonne quarantaine. Depuis, le nombre de pensionnaires a toujours tourné autour de 40.

logo CED

Il y a 2 entités distinctes : CEDF (CED France) et CEDC (CED Cambodge), puisque le centre est une association cambodgienne à part entière, enregistrée auprès du Ministère des Affaires Sociales du Cambodge.  CEDF a la charge de trouver les finances nécessaires au bon fonctionnement de CEDC. Cela passe principalement par le parrainage de tous les enfants, mais aussi par de nombreux petits événements destinés à la levée de fonds (soirées cambodgiennes, brocantes, etc). CEDF travaille en étroite collaboration avec Mme Seiha sur les différents projets et sur l’évolution du centre. Ils gèrent aussi l’envoi de volontaires au Cambodge à plus ou moins long terme.

Pour avoir plus de détails sur la vie de l’association depuis sa création, rendez-vous sur le site internet de CED.